Théo JACOB

Théories/méthodes de l’inter- et de la transdisciplinarité (RZA, CNRS).
Construire sa recherche au contact de la « participation » : terrains, méthodes et cadres conceptuels (EHESS).
Gouverner l’environnement à l’heure des crises démocratiques.
Thèmes partagés secondaires : Pluralité et asymétrie des savoirs, Mémoires et futurs possibles
CDD Chercheur pour renforcer la perspective transformatrice du Réseau des Zones Ateliers en vue de son implication dans le PEPR Transform.
Présentation
Mes travaux de thèse à l’EHESS (2013-2018) portent d’abord sur la fonction politique des aires protégées en Amazonie (Brésil et Guyane française). En concentrant ma réflexion sur les mécanismes participatifs et leur capacité à réguler les conflits territoriaux, j’essaye de comprendre comment les Hommes sont gouvernés au nom de l’environnement sur ces territoires périphériques. J’analyse en particulier le rôle des problématiques environnementales sur la mécanique de « redéploiement de l’État », et la façon dont ces dernières ré-agencent les rapports de pouvoir entre institutions centrales et acteurs locaux.
À partir de 2020, dans le cadre d’un post-doctorat au sein du projet ANR COLLAB2 (2020-2023), je m’initie à la sociologie des sciences en m’intéressant aux « collaborations inter – et transdisciplinaires en sciences de la durabilité ». Aux côtés d’une équipe composée de sociologues, de biologistes, d’écologues, de géographes et de gestionnaires d’environnement, je travaille à articuler problématiques théoriques et opérationnelles, au travers d’une méthode quantitative et qualitative appliquée à trois dispositifs territoriaux : les Zones Ateliers (ZA) et les Observatoires Hommes-Milieux (OHM) du CNRS, ainsi que les Réserves de biosphère (RB) de l’Unesco. Sur ces dernières, j’analyse en particulier comment les pratiques transdisciplinaires font évoluer les relations entre gouvernants et gouvernés (France et Sénégal).
A partir de 2025, je réalise un second post-doctorat en sciences transformatives au sein du Réseau des Zones Ateliers (RZA) du CNRS. Je travaille à intégrer le lien entre « réflexivité » et « action » en développant des méthodologies inter- et transdisciplinaires permettant aux acteurs des Zones Ateliers (France, Zimbabwe, Outre-mer), de mieux comprendre la façon dont les pratiques de recherche-action se déploient dans les systèmes institutionnels à différentes échelles (locale, nationale, globale). Je cherche notamment à hybrider la théorie des « systèmes complexes » avec des cadres théoriques favorisant une meilleure prise en compte de nos systèmes politiques, afin de renforcer le potentiel transformateur des « sciences de la durabilité ».
Enfin, et de façon complémentaire, je développe depuis une quinzaine d’années un profil d’auteur-réalisateur et metteur en scène qui m’amène à collaborer avec diverses communautés artistiques (cinéma documentaire, création sonore, théâtre, art conceptuel…). Dans cette perspective, je m’intéresse au développement des collaborations art-science, notamment à travers l’élaboration de nouveaux « objets-frontières » inspirés de la systémique.
Le projet COLLAB² vise à apporter une vision à la fois large et approfondie des collaborations inter- et transdisciplinaires dans les sciences de la durabilité. Il poursuit les objectifs suivants : 1) élaborer une typologie de ces collaborations, fondée sur une étude approfondie de leurs caractéristiques ; 2) décrire et analyser leurs dynamiques et ce qui les favorise ou au contraire les entrave, à différents niveaux ; 3) explorer leurs effets sur les pratiques, les rôles et les trajectoires des chercheurs et de leurs collaborateurs, ainsi que leur capacité à contribuer à des trajectoires de développement plus durable. Un quatrième objectif, transversal, est de conduire cette recherche et de diffuser ses résultats en lien étroit avec des chercheurs en sciences de la durabilité et leurs partenaires, si bien que ce projet sur les collaborations se veut lui-même collaboratif (d’où l’acronyme COLLAB²).
The aim of this research project is to highlight the regime of production, regulation and appropriation of knowledge for Amazonian biodiversity based on extensive field surveys in two countries in the Guiana Shield : French Guiana and northern Brazil (Amapá, Pará). The concept of regime of knowledge is intended to bring together the modes of knowledge (notions of objectivity and more broadly « the other », tools and standards of evidence, forms of knowledge validation, hierarchy of the disciplines, etc.) and modes of governing (hierarchy of values, ownership rules, forms of government, role of public authorities, etc.) that characterise the evolution of democratic societies over the long term. The elucidation of this regime in the case of Amazonian biodiversity aims to answer one question that can be therefore summarised as : what knowledge for which policy/policies ?
Guyamazon est un programme franco-brésilien de coopération transfrontalière de recherche, de renforcement de capacités et d’innovation en Amazonie lancé en 2010 par l’ambassade de France au Brésil, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), et les fondations d’appui à la recherche (FAP) des États du Nord du Brésil : Amazonas (FAPEAM), Amapá (FAPEAP), et Maranhão (FAPEMA). La Région Guyane devenue la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et le Centre de Coopération Internationale pour le Développement (CIRAD) ont rejoint le consortium en 2013, la FAP du Pará (FAPESPA) en 2016, et le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) en 2017.
Brésil, Sénégal, Outre-mer