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Paris 5e
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HDR
« Je suis celui qui fait que parlent les traits ». Pratiques iconiques et continuités graphiques entre vallée du Nil pré-pharaonique et abords du Sahara
Soutenue le 20 novembre 2015 à l’Université Lyon 2
Présentation
Gwenola Graff, docteur (PhD) en Egyptologie, est actuellement Chargée de Recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Née à Strasbourg (France) en 1974, elle a fait ses études à Strasbourg puis à Paris-Sorbonne. L’obtention d’une bourse post-doctorale octroyée par la Fondation Fyssen lui a permis de travailler à Londres, au British Museum et au Petrie Museum de l’University College. Elle est entrée en 2004 à l’Ird (Institut de Recherche pour le développement) comme chargée de recherche. Elle a été représentante de l’IRD en Egypte en 2019-2020. Ses travaux portent sur
l’iconographie du IVe millénaire en Egypte et sur les vases peints à décoration complexe de Nagada I et II. L’un des intérêts de ces scènes peintes sur les vases est leur possible filiation avec l’origine de l’écriture en Egypte. La particularité de ce travail est d’avoir une approche sémiologique de l’iconographie préhistorique égyptienne. Un deuxième volet du travail, initié en 2011, porte sur l’art rupestre des zones péri-sahariennes. Des terrains ont été ouverts en Egypte (région d’Assouan, désert Oriental) et au Maroc (région de Guelmin, Haut-Atlas et Sahara Occidental). Ce projet développe une approche pluridisciplinaire sur la production rupestre considérée sur le temps long, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours.
Projets
Cette recherche s’intéresse aux systèmes graphiques de cette période de l’histoire égyptienne qui précède l’invention de l’écriture. Des résultats inédits ont été obtenus à partir de la mise au point d’outils méthodologiques, en particulier issus de la sémiologie, qui offrent des grilles de lecture d’une image dont les référents et les inférences sont perdus. Ces clefs sont applicables à d’autres supports que ceux pour lesquels ils ont été conçus, dans d’autres contextes culturels. Si ces éléments ont permis d’appréhender les rapports de l’image et de l’écriture au moment de sa formation en Egypte, ils peuvent aussi être utilisés pour étudier et comprendre les mécanismes d’apprentissage et de transmission des savoirs dans les systèmes éducatifs orientaux passés et présents, en particulier en donnant une importance de plus en plus grande à l’approche anthropologique au sein des recherches en archéologie de l’image.
Ce projet vise une compréhension large des transformations et des adaptations des sociétés humaines face aux phénomènes d’aridification et de pulsions climatiques, telles que les images rupestres s’en ressentent et le transcrivent mais aussi développer des solutions techniques innovantes de préservation d’un patrimoine difficile d’accès autant que fragile, solutions maniables et peu coûteuses, pour pouvoir être mises à disposition des institutions étatiques et/ou locales en charge de leur conservation. Si ces méthodes ont pour point de départ l’approche structuraliste qui conduit à l’analyse sémiologique, elles intègrent les techniques numériques de vision augmentée aboutissant à un relevé vectoriel des gravures, des rendus géographiques d’une grande précision et ont pour objectif de parvenir à des rendus scientifiques d’une part mais aussi à la valorisation auprès du grand public.
Au travers cette approche comparée de ces deux ensembles, on cherche à comprendre quelles solutions ont été adoptées par ces sociétés face aux défis de à leur inscription dans l’environnement, de leur résilience et de leur adaptabilité face à l’incertitude et à l’imprévisibilité des perturbations climatiques, écologiques et sociétales induites.
Cet impératif de résilience a eu également une répercution sur les formes d’organisation sociale, depuis les migrations via certains corridors vers l’Eurasie (Out of Africa) jusqu’à la constitution d’un Etat de droit divin, mais également sur le développement des systèmes techniques, lui-même conditionné par l’accès aux matières premières.
Le recours à la violence, clairement explicite dans les gravures des deux zones étudiées, est aussi une voie d’expression de cette gestion de l’incertitude.
Terrains de recherche
Egypte, Maroc