Séminaire de recherche doctorale

 

Ce séminaire de jeunes chercheurs part de l’intérêt grandissant dans le domaine des sciences humaines et sociales pour l’étude du rapport au vivant. Les crises contemporaines de la biodiversité et celles qu’elles génèrent dans certains types de relation entre humains et entre humains et autres qu’humains nous ont poussé à nous intéresser à l’asymétrie qui fonde le rapport à la nature dans la modernité occidentale (Descola, 2005).

Étant l’une des raisons majeures de ces crises (Descola, 2015 ; Tsing, 2017), ce rapport s’organise autour d’une polarité entre la protection et la destruction (Blanc et al, 2022). Ces deux manières opposées, mais non moins imbriquées, d’entrer en relation avec le vivant sont donc structurées par différentes formes de rapports de domination. L’analyse de la concomitance de ces relations et de l’ambivalence qui lui est corollaire nous conduit à vouloir nous intéresser dans ce séminaire aux logiques du soin et du contrôle qui peuvent y être présentes. Si on retrouve cette association entre soin et contrôle également dans les formes les plus intrusives d’exploitation du vivant (Chao, 2018), c’est à l'institutionnalisation d’un rapport qui se présente comme une manière particulière, parfois multispécifique (Münster, van Dooren, Schroer, Asu et al. , 2021), de prendre soin du monde (Tronto, 2009 [1993]), que nous nous intéresserons au cours de cette première année au travers de l’étude de la conservation in situ et en travaillant autour de deux question générales :

● Qu’est-ce que le fait de vouloir protéger le vivant dans son milieu induit en termes de représentations, de pratiques, d’affects et de rapports de pouvoir ?

● Quels agencements naissent de cette prise de contrôle par le soin de collectifs vivants dans leur milieu de vie ?

Ainsi l’idée de ce séminaire est de favoriser l’émergence d’un groupe de jeunes chercheur.ses s’intéressant à ces sujets et d’initier un dialogue entre eux. Chaque présentation sera également discutée par un.e chercheur.se titulaire choisi par l’intervenant afin de répondre au mieux aux interrogations que posent une recherche en cours. En organisant un rendez-vous régulier et en abordant des études de cas divers s’inscrivant dans plusieurs disciplines, de l’histoire à l’anthropologie en passant par la géographie ou les sciences politiques, l’idée est également de permettre à ce groupe de se saisir de la grande variété d’approche et de concepts qui sont mobilisés dans ce champs d’étude. Ainsi chaque intervention devra être articulée à la présentation d’un concept, d’un auteur ou d’un texte sur lequel se fonde la recherche présentée. Ce séminaire se tiendra une fois par mois à partir de janvier prochain au Muséum national d’histoire naturelle dans un format hybride.

 

La présentation dans son intégralité, au format pdf :

 

Le Programme :



10 janvier 2024 • 17h - 20h • amphithéâtre Rouelle, Jardin des plantes

Salomé Dehaut (Pacte - Université de Grenoble Alpes)

Le rewilding, une renaissance écologique de la conservation ?

Discutante : Gaëlle Ronsin, maîtresse de conférences l'université Bourgogne Franche-Comté, Centre Max Weber

15 février 2024 • 17h - 19h

Pierre Caballé
(Université de Neuchâtel)

Ménager une place pour des populations sauvages d’abeilles domestiques en Suisse romande.

Discutant : Nicolas Césard, Maître de conférences MNHN, UMR Eco-anthropologie

21 mars 2024 • 17h - 19h

Josemaria Becerril Aceves
(LAS - EHESS)

La “sueur” de la foresterie Maya. Expérience sensible et gestion des corps dans la sylviculture durable (Felipe Carrillo Puerto, Quintana Roo)

Discutante : Hélène Artaud, maître de conférences MNHN, HDR, UMR PALOC

18 avril 2024 • 17h - 19h

Romain Old
(Université Rennes 2 - ENS)

L’efficience des « parcs de papier » dans l’Algérie coloniale : conservation et exploitation touristique de la nature dans le parc national du Djurdjura (1913-1962)

Discutant : Tarik Dahou, directeur de recherches IRD, UMR PALOC

16 mai 2024 • 17h - 19h

Amelia Veitch
(EHESS, Université de Lausanne)

Les milieux « intermédiaires » en quête de biodiversité : troubles chez les naturalistes

Discutant : Julien Blanc, maître de conférences MNHN, UMR Eco-anthropologie

20 juin 2024 • 17h - 19h

Alban Landré
(Amure; Lessem - Université de Grenoble Alpes)

La prairie permanente et le champ de maïs. Hiérarchisation des milieux et troubles induits par ‘’l’agricolisation’’ du travail au Conservatoire du littoral

Discutant : Germain Meulemans, chargé de recherche CNRS, Centre

Alexandre-Koyré

Version pdf :



Les séances se dérouleront au Muséum national d’histoire naturelle et seront également accessibles en ligne. La première séance aura lieu dans l'amphithéâtre Rouelle. Les salles des séances suivantes seront indiquées ultérieurement.

Afin de recevoir le lien de connexion et la bibliographie avant chaque séance, les participant.es au séminaire sont invité.es à s’inscrire via l’adresse mail suivante : conservationinsitu[@]proton.me

Publié le : 28/11/2023 10:34 - Mis à jour le : 28/11/2023 11:53

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