Anne Fournier est chercheuse à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) depuis 1983. Elle s'est d'abord intéressée à l'écologie des savanes soudanaises en tant qu'écologue végétale (flux énergétiques des écosystèmes, structure et dynamique de la végétation).
De 1979 à 1982, elle a participé des travaux multidisciplinaire sur l'écologie des savanes tropicales avec le Laboratoire de Zoologie (ENS, Paris) à la station écologique de Lamto (Côte d'Ivoire).Elle a poursuivi cette recherche dans le Ranch de Gibier de Nazinga et dans la partie sahélienne du Burkina Faso (1984-1990). De 1990 à 2000, elle a participé à diverses études : s jachères (EU STD3/DG XII, 7e FED/DG VIII), feux de brousse, utilisation pastorale des savanes. De 2002 à 2006, elle a dirigé l’unité de recherche multidisciplinaire de l'IRD « Aires protégées en Afrique de l'Ouest ».
De 2003 à 2011, elle a contribué à la création puis au fonctionnement du programme « Appui à l'expertise scientifique en biologie végétale dans les pays francophones de la ZS : Sud-Experts-Plantes » du MAE. Membre du groupe initiateur de ce programme, elle en a ensuite intégré les conseils pédagogiques puis scientifique. De 2009 à 2014, elle a contribué au programme multidisciplinaire RADICEL-K « Culture Environnement Langues au Kénédougou, Burkina Faso ». Depuis 2007, elle s'est progressivement tournée vers l’ethnologie, elle étudie actuellement les usages rituels des plantes au Burkina Faso au sein des sociétés Bwa (à Bondoukuy) et Sèmè (à Orodara), notamment en matière de divination et d'initiation.
Mots clés : savanes, plantes, divination, initiation.
Anne Fournier has been a researcher at the Research Institute for Development (IRD) since 1983. She first focused on the ecology of the Sudanian savannahs as a plant ecologist (ecosystem energy flows, structure, and dynamics of vegetation).
From 1979 to 1982 she participated in a multidisciplinary study of savanna tropical ecology with the Laboratoire de Zoologie (ENS, Paris) at the Ecology Station of Lamto (Côte d'Ivoire). She continued this research in Nazinga Game Ranch and in the Sahelian part of Burkina Faso (1984-1990). From 1990 to 2000, she participated in various studies on: fallow land (EU STD3/DG XII, 7e FED/DG VIII), bush fires, pastoral use of savannahs. From 2002 to 2006, she led the multidisciplinary IRD Research Unit “Protected areas in West Africa”.
From 2003 to 2011, she contributed to the establishment then operation of the program "Support to scientific expertise in plant biology in French-speaking countries of the SZ: Sud-Experts-Plantes" (MAE). Member of the initiator group, she then joined the pedagogical then scientific councils of this programme. From 2009 to 2014 she participated in the multidisciplinary program RADICEL-K (Culture Environment Languages in Kénédougou, Burkina Faso).
Since 2007, she has progressively turned to ethnology. She now conducts research on the ritual uses of plants in Burkina Faso among the Bwa (at Bondoukuy) and Sèmè (at Orodara) societies, particularly regarding divination and initiation.
Keywords : savannahs, plants, divination, initiation
Vivre la perte de biodiversité au Burkina Faso
Projet d’Anne Fournier et Manuel Valentin, lauréats 2018 du Prix ENGIE « Talents de Recherche au Musée de l’Homme / Résilience des sociétés face aux changements climatiques présents et passés ».
Le prix a permis d’acquérir des images sur le terrain et d’élaborer le noyau de l’exposition photographique
« Patrimoine vivant. Masques de feuilles en pays bwaba ». Avec les compléments qu'apportent nos partenaires du Musée de la Musique de Ouagadougou et du Laboratoire de Recherche sur le Patrimoine Culturel et le Développement Durable de l’INSS (Institut des Sciences des Sociétés) à Ouagadougou, l’exposition sera prochainement ouverte dans les musées de Ouagadougou.
La divination, une affaire de destin
Des recherches lèvent le voile sur les pratiques divinatoires chez les Sèmè du Burkina Faso. Elles révèlent notamment les modalités d’accès au statut de devin, les obligations qui l’accompagnent et la place de plantes dans et autour de l’activité de divination dans leur société.
IRD le Mag’ 2020
Le balafon des oiseaux. Jeux d’herbes en pays sèmè (Burkina Faso)
En Afrique soudanienne, les milieux naturels se rétrécissent, la biodiversité végétale a tendance à s’appauvrir et à s’uniformiser. Du fait de cette transformation écologique, mais aussi d'évolutions sociales, le rapport des gens à la biodiversité végétale se modifie. Si les aspects économiques de ces bouleversements font l’objet de beaucoup d’attention, on s’attarde généralement peu sur leurs aspects culturels. Le petit objet présenté dans la vidéo « Le balafon des oiseaux » est fabriqué à partir d’herbes qui restent aujourd’hui fréquentes et accessibles dans les espaces cultivés, il n’a pas d’utilité concrète et sa disparition n’aurait pas d’incidence sur la vie économique des Sèmè. Son intérêt est de témoigner d’une proximité de tous les instants avec le monde végétal que les Sèmè les plus âgés ont connue, mais qui ne fait plus partie du quotidien des jeunes. Il atteste par ailleurs de pratiques propres à des groupes d’enfants qui restaient de longs moments entre eux à l’écart des adultes, une condition de moins en moins fréquente.
Anne Fournier et Camille Devineau 2014
http://radicel-k.huma-num.fr/node/77