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Changements globaux et riziculture : savoirs et stratégies des paysans de la Basse Casamance pour une transition agréoécologique et alimentaire.

Sous la direction de Marie-Christine Cormier-Salem.

Ce travail de recherche a pour objectif d’analyser les savoirs, les pratiques et les stratégies agroécologiques des riziculteurs de la Basse-Casamance face aux changements globaux. Dans cette région, qui fait partie intégrante des Rivières du Sud, les paysans ont d’importants savoirs et savoir-faire issus d’une longue expérience dans la riziculture traditionnelle. Ces savoirs portent sur les techniques d’aménagement rizicoles et de gestion de l’eau, le climat, les modes de tenure et de gestion foncières, la sélection et la gestion des semences paysannes ainsi que la gestion durable de la fertilité des sols. Depuis cinq décennies, la riziculture traditionnelle, principale activité des Diola de la Basse-Casamance, traverse une crise exacerbée par les changements globaux (variabilité climatique, baisse de la main-d’œuvre, crise politique). La dégradation des terres rizicoles, par salinisation et acidification, est devenue l’une des contraintes majeures de la riziculture. À l’échelle des exploitations familiales, les emblavures sont parfois réduites en raison de l’insuffisance de la main-d’œuvre. Cela a d’importantes répercussions sur la production rizicole et la sécurité alimentaire des populations qui en dépendent. Malgré les efforts de relance du secteur, les politiques et programmes mis en œuvre par l’État et le secteur privé n’ont pas permis de faire sortir la riziculture de ses contraintes structurelles dont la forte dépendance au riz importé de l’Asie, la faible productivité et la pauvreté rurale.

À travers les outils d’enquête de terrain (questionnaire et guides d’entretien semi-directifs) combinés aux séances d’observation directe et participante, nous avons analysé de manière fine les savoirs, les pratiques et les stratégies des riziculteurs de la Basse-Casamance. Ce travail a donc démontré que les riziculteurs ont toujours privilégié les savoirs et les pratiques traditionnelles dans la riziculture pour maintenir la durabilité des systèmes rizicoles. Les pratiques et stratégies paysannes, anciennes et nouvelles, s'inscrivent bien dans les principes agroécologiques. L’analyse des données climatiques a permis d’observer un retour à des conditions plus humides depuis le début du XXIe siècle, avec une forte variabilité spatio-temporelle des précipitations (démarrage tardif et retrait précoce de la saison des pluies), et une augmentation significative des températures moyennes. Cette forte variation des pluies et de la température entraîne une perturbation du calendrier rizicole (modification des dates de culture et de semis). Le suivi agricole effectué auprès des riziculteurs a permis de quantifier la production à l’échelle des exploitations familiales et de constater une baisse de la production et des rendements. Au-delà de l’exemple des riziculteurs de la Basse-Casamance, cette thèse a permis de démontrer l'importance des savoirs et pratiques paysans et la nécessité de les reconnaître et de les soutenir par des politiques appropriées.

Mots clés : Basse-Casamance ; Riziculture traditionnelle ; Savoir paysan ; Transition agroécologique ;

Changements globaux ; Stratégie d'adaptation.